Le pagne baoulé ou la tenue traditionnelle baoulé de Côte d’Ivoire [Top]

Vouloir tout savoir sur le pagne baoulé ou la tenue traditionnelle baoulé de Côte d’Ivoire savoir , c’est avant tout connaître le peuple baoule, ses origines et sa culture .

En effet, situé au centre de la Côte d’Ivoire, les baoulés font partie du grand groupe akan avec les Bron, les Adjoukrou, Ashanti, les Agni , etc. Pour mieux comprendre la valeur du pagne baoulé, interrogeons-nous sur l’identité des baoulé ainsi que leur origine.

 

Selon l’histoire, les baoulé se sont installés en Côte d’Ivoire dès le xviii e siècle, guidés par la reine Abla Pokou.

De l’oralité à l’écrit, plusieurs versions relatent l’histoire du peuple baoulé. Une d’entre elles racontent que les baoulés ont émigré du Ghana suite à une guerre fratricide dans la succession au trône du royaume ashanti un 1750. Abla pokou et les siens pourchassés par ses adversaires ne trouveront le salut que par le geste héroïque de la reine, la nièce du roi Osei Tutu offre en sacrifice son unique enfant pour apaiser le fleuve Comoé agité.

La traversée du cours d’eau permet à la reine et à son peuple d’avoir la vie sauve en sécurité de l’autre côté de la rive. Abla pokou et son peuple en mémoire de son fils choisissent de s’appeler Baouli qui signifie littéralement l’enfant est mort. La ville de Sakassou est un symbole de cette disposition et porte le nom de ce deuil :c’est la capitale du peuple baoulé. En 400 ans d’histoires, treize reines et rois se sont succédé sur le trône. Une des grandes valeurs de ce peuple est bel et bien le pagne baoulé ou la tenue traditionnelle baoulé de Côte d’Ivoire : parlons-en donc .

 

Le pagne baoulé est un tissu traditionnel conçu à partir de coton filé et hérite de la culture des ashanti. Il était à l’origine tissé par les femmes âgées qui ont au fil du temps finit par passer le flambeau à une nouvelle génération aujourd’hui : jeunes et personnes de tout âge.

Il est fabriqué dans le centre de la Côte d’Ivoire a Tiebissou et Bomizambo appelée communément la cité du pagne baoule. C’est depuis ces localités que ce tissu traditionnel dessert la Côte d’Ivoire et aussi l’étranger. On est évidemment tenté de savoir comment tout cela se passe, mais avant essayons d’aller plus en profondeur dans ses origines et ses significations dans la tradition baoulé ou africaine.

 

Pour comprendre comment les étapes de la fabrication du tissu baoulé traditionnel, nous avons fait appel à Mr N’da Konan Paul Junior, tisserand du village de Menou, village situé à 25 Km de Yamoussoukro, la capitale politique. Selon ce jeune tisserand, la fabrication du pagne baoulé passe par les étapes suivantes :

  1.         Se rendre à la boutique pour acheter une bobine
  2.         Dérouler la bobine,
  3.          Utiliser la bobine de coton pour faire les couleurs
  4.         Utiliser 5 fers au maximum pour créer des motifs après avoir fini de dérouler.
  5.         Noircir les fils
  6.         Tisser les fils
  7.         Mise sur le marché pour la vente

NB :   Matériel pour faire le pagne : La navette, les pédales

 

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Le pagne baoulé demeure aujourd’hui l’un des pagnes traditionnels les plus prisés en Côte d’Ivoire et au-delà des frontières ivoiriennes. Si pour certaines femmes, ce pagne fait habiller, pour d’autres, c’est le symbole du V baoulé ( la Côte d’Ivoire centrale) . L’origine du tissage remonte depuis le royaume ashanti au Ghana. Cette tradition est vieille de plus de plus de 6 siècles.  Selon M. Kouame Konan dit Paulin, Notable de Sakiare (un village du centre baoulé), “ en venant du Ghana, nos mamans sont venues avec les grains de coton qu’elles ont semées ici, à partir de ce coton elles filaient …

 

Le département de Tiébissou reste la grande zone de production du pagne avec sa localité principale Bomizambo, la capitale du pagne baoulé. Plus de 5000 pagnes traditionnels sortent de ses fabriques artisanales regulièrement pour la consommation locale et internationale. Il est d’ailleur la premiere activité economique de ces localités :Sakiare, Bomizambo et Touzouebo . Ces trois villages sont situés sur l’axe Tiébissou, Yamoussoukro. À sakiare par exemple, le village est à 95% un cité de tisserands.

Ce métier se transmet de père en fils depuis des générations. Selon un Mr TCHETCHELI GOLY EDOUARD, Tisserand a Sakiare, depuis l’âge de la classe primaire dans les années 98, il a commencé à apprendre ce métier.

Du dévidage des rouleaux jusqu’à la vente en passant par la teinture, la confession de design et de tissage, tout se fait à la main. Cela implique tout le monde , de la fabrication du matériel de travail à la vente du pagne tissé.

Le seul hic est que de nombreuses difficultés minent ce secteur pourvoyeur d’emploi : le manque d’abris pour les tisserands et de salles d’expositions.Les tisserands deplorent aussi l’absence du pagne baoule aux foires nationales et internationales .

 

 

Le pagne baoulé est révélateur de la tradition du peuple baoulé, ce qui lui en fait un tissu hautement valorisé. Il ne manque d’ailleurs dans les cérémonies de dot lors des mariages en pays baoulé. La chefférie s’y attache, cela s’explique par le prestige que représente ce pagne. Il faut retenir que le pagne baoulé ou la tenue traditionnelle baoulé de Côte d’Ivoire a une reputation qui va au dela de nos frontières ivoirienne.

 

Au-delà de ses symboles et utilisations habituels, plusieurs personnes font preuve d’ingéniosité en promouvant le pagne à un autre niveau. C’est ainsi que Marie-Laure Kouame, issue du centre de pays, utilise le pagne baoulé pour promouvoir une décoration made in Côte d’Ivoire. Grâce aux pagnes baoulé, elle étale son art sur le mur pour donner une touche d’africanité à la décoration intérieure. “Généralement pour les murs, il faut peut-être attendre qu’une nouvelle maison soit finie pour qu’on vous appelle pour faire la décoration, donc généralement dans le mois 02 ou 03 fois pour faire la décoration” dit-elle.

De l’autre cote, la styliste Patricia OULI a mis sur pied son défilé de mode YORODEHE à travers lequel elle met en lumière toute la tradition vestimentaire du pays.

Ce qu’il faut retenir est qu’il suffit d’être créatif pour utiliser le pagne baoulé à sa guise.

À entendre M. Koffi Mitterrand, grand tisserand dans le quartier Millionnaire de Yamoussoukro, les motifs du pagne baoulé ont un sens. On ne l’achète alors pas parce qu’on veut juste acheter, mais pour la valeur qu’elle apporte à travers ses significations.

« Je fais entre 11 et 12 bandes. Les autres s’arrêtent en général à 10 », explique-t-il.   « Ils sont des significations », fait savoir notre tisserand. Ainsi, le Coulalama symbolise la fécondité, quand Bénitiagnon signifie : une personne ne peut avoir deux mères. Golikro, lui, qui symbolise la peau de la panthère. On peut également citer Adjaledor qui signifie : le mariage arrive toujours à son heure.  Atiagnondjahou invite l’homme à faire attention à ce qui se passe derrière lui. Quand Delila isrebo protège contre les sorciers. Alors que Aramédiassa veut dire : si tu me divorces, je ne mangerai pas la boue. Anzra, lui, est un pagne qui symbolise la paix. Source : https://voiedefemme.net/

 

 

Le tissage du pagne baoulé se fait traditionnellement dans un premier temps . Ensuite vient l’etape dela teinture, ce qui fait que son entretien est très déterminant pour sa durée. D’ailleurs, la question la plus récurrente que se posent les nouveaux amoureux du pagne baoulé est la méthode conseillée pour son entretien. En effet, le pagne baoulé est non seulement un pagne, mais bien plus un pagne qui déteint.

           

La méthode de lavage d’un pagne qui se déteint varie d’une culture à une autre, d’une personne à une autre. Selon M. Mathieu, pour ne pas perdre les couleurs, il faut procéder par les étapes suivantes :

  1.           Remplir une bassine d’eau tiède.
  2.            Y Versez-y un verre de vinaigre blanc.
  3.            Faire tremper le vêtement pendant une ou deux heures.
  4.            Remuer de temps en temps.
  5.             Rincer le linge à l’eau froide.
  6.            Le remettez à tremper dans de l’eau froide.
  7.            Si l’eau se colore à nouveau, rajouter un verre de vinaigre blanc.
  8.            Laisser à nouveau tremper une heure.
  9.              Rincer à l’eau froide.

Source : https://www.comment-economiser.fr/

 

 

Tissé entièrement à la main et 100% coton, le pagne baoulé se lave à la main ou à sec au pressing. Selon Dame Lauraine Ahou Konan , il existe bel et bien un secret pour bien conserver le pagne baoulé. En période ensoleillée, il faut faire sortir le pagne et l’exposer au soleil et lorsqu’on est mouillé par la pluie, il faut rincer le pagne. Après le rinçage, on aura l’impression que le pagne se déteint, il faut encore le tremper avec de l’eau simple.

Les specialistes recommandent d’éviter le contact du pagne baoulé avec de l’eau, du savon. Sinon on risque de le voir perdre ses couleurs . Cela peut aussi provoquer des tâches inopportunes sur les bandes.

Les pagnes baoulé varient en fonction des motifs, la valeur et des significations . Ces tenues traditionnelles sont classées en trois grands groupes:

           

Ce qu’il faut retenir est que l’on concoit les pagnes de grande qualité avec du coton ou de la soie. Il faut plus de temps pour les tisser, ce qui en fait sa particularité. C’est d’ailleurs pour cela la chefferie et la notabilite l’utilisent . Sa confection peut prendre un mois et demi, voire deux mois quelques fois. Voici quelques exemples de ce type de pagne : le nonkanfian, le monin tchin N’gnon, etc.

 

          

Confectionnés dans un délai plus court, les pagnes de qualité moyenne ont des motifs un peu plus complexes. Ce sont par exemple les pkêta, fôvô, crazana, ahokpoua.

      

   

Pour fabriquer les pagnes à motifs simples, les tisserands utilisent des de fils de qualité moyenne. Il faut compter au maximum deux semaines pour confectionner le pagne. Quelques exemples de ces motifs : awlinba takan, klahankan, kloualama, la paix, etc.

 

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