La gestion de la dette publique est un enjeu crucial pour le développement économique de la Côte d’Ivoire. En 2024, le pays fait face à des défis importants en matière de remboursement et de viabilité de sa dette, tant intérieure qu’extérieure. Cet article propose une analyse détaillée de la situation actuelle, basée sur les informations les plus récentes.
La Dette Intérieure : Une Charge Significative
Selon des données officielles, le gouvernement ivoirien prévoit de dépenser 11,7 milliards de dollars pour le service de la dette intérieure entre 2024 et 2026. Ce montant, qui inclut le principal, les intérêts et autres frais, représente environ 60,6% du service global de la dette du pays sur cette période. Une majeure partie de ce service bénéficiera à des créanciers locaux, bien que l’identité de ces créanciers ne soit pas publiquement accessible .
Le remboursement de cette dette intérieure devrait injecter des liquidités supplémentaires dans l’économie. La maîtrise de l’endettement est un engagement clé pris par les autorités dans le cadre des programmes avec le Fonds monétaire international (FMI). Pour y parvenir, la Côte d’Ivoire a adopté un plan à moyen terme qui intègre la valeur actualisée des coûts d’emprunt futurs pour déterminer le niveau d’endettement actuel.
La Dette Extérieure : Une Gestion Prudente
La dette extérieure de la Côte d’Ivoire s’élevait à 28,5 milliards de dollars à fin 2023, représentant 61,8% de la dette totale du pays. Parmi les principaux créanciers figurent la Banque mondiale (3,9 milliards de dollars), le FMI (2,8 milliards de dollars), la Banque africaine de développement (1,2 milliard de dollars) et le duo État français-Société Générale France (1,9 milliard de dollars) .
Les autorités ivoiriennes prévoient de s’endetter davantage à l’extérieur, avec un objectif de ne pas dépasser 6 milliards de dollars au 31 décembre 2024 en termes de valeur actualisée des remboursements totaux. Cependant, l’obtention de taux d’intérêt favorables dépend de plusieurs facteurs externes sur lesquels le pays n’a pas un contrôle total.
Analyse de la Viabilité de la Dette
La Ministre de l’Économie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a rassuré que la Côte d’Ivoire est à risque de surendettement modéré, avec un taux d’endettement de 58,1% à fin 2023. Ce taux est en deçà du seuil communautaire de 70% du PIB .
La gestion prudente de la dette publique est renforcée par la loi portant politique nationale d’endettement et de gestion de la dette publique, récemment votée par l’Assemblée nationale. Cette loi vise à anticiper les risques liés à la dette et à renforcer la surveillance et la réglementation financière.
Perspectives et Stratégies Futures
Pour atténuer les risques liés à la dette, le gouvernement ivoirien met en œuvre plusieurs mesures de mitigation. Celles-ci incluent le renforcement de la surveillance des prix des produits de grande consommation, l’élaboration d’une Stratégie de mobilisation des Recettes à Moyen Terme (SRMT), la rationalisation des exonérations fiscales, et le développement des grappes industrielles et des agropoles.
En conclusion, bien que la Côte d’Ivoire fasse face à des défis significatifs en matière de gestion de la dette, les mesures adoptées par le gouvernement et les engagements pris dans le cadre des programmes avec le FMI offrent une perspective encourageante pour l’avenir économique du pays. La vigilance et la prudence resteront cependant de mise pour assurer la viabilité à long terme de la dette publique ivoirienne.
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